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L'anxiété de vivre dans ces temps mouvementés
Je reçois de plus en plus souvent des personnes anxieuses qui me disent être très impactées par les nouvelles à la télé, dans les journaux : des images de guerres, de catastrophes naturelles dues parfois aux changements climatiques. Je rencontre notamment beaucoup d’éco anxiété en ce moment en cabinet.
Même si tout ne les concerne pas directement elles s’en trouvent très perturbées au point de moins bien dormir et se sentir de plus en plus inquiètes ou tristes, ou en colère, ou tout ça à la fois.
Elles se sentent totalement impuissantes et ont le sentiment de subir les choses.
Souvent l'anxiété est là en fond d'écran et s'exacerbe au fil d'événements extérieurs vécus comme inquiétants. Par exemple, la personne a l'habitude de penser à tous les scénarios catastrophes qui pourraient survenir dans sa vie, ou imagine ce qu'elle a pu mal dire ou faire qui pourrait susciter des sentiments négatifs chez l'autre, et par-dessus voit des images horribles d'attentat. Cela peut susciter des réactions très fortes dans le corps, le coeur se met à palpiter, la gorge se serre, le ventre se noue et parfois cela mène à la crise de panique avec une sensation de ne plus pouvoir respirer.
Alors, que faire?
Sans devenir insensible au monde extérieur et son cortège de mauvaises nouvelles, on peut commencer par se donner des temps de pause, des plages de récupération où l'on se raccroche au réel de nos vies.
Couper le téléphone portable, éteindre la télé, aller marcher en étant attentif à ce que l’on voit au présent, ce que l’on entend, les odeurs que l’on respire, les sensations sur la peau, dans les muscles.
Inviter des amis à partager un moment de convivialité.
Jouer avec ses enfants.
Quitter la tête en somme, et revenir au corps, débrayer le mental qui nous emmène souvent loin de là où l’on est au présent en réalité.
Chaque époque a ses incertitudes, déjà Héraclite disait : « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ».
Finalement la seule certitude est que tout change en permanence, et la seule façon de réagir sans souffrir à cet état de fait est de cultiver ses propres capacités à s’ajuster en permanence à la vie et ce qu’elle nous donne à vivre, et savoir que quoiqu’il arrive, on aura les capacités à gérer la situation, que ce soit par soi-même ou en demandant de l’aide.
On peut aussi poser la question : que puis-je faire à mon niveau pour changer les choses ?
Cela peut amener au militantisme, au bénévolat, à certains changements dans les habitudes du quotidien, ou tout autre chose.
Passer à l’action permet de sortir du douloureux sentiment d’impuissance face à une situation donnée, mais on ne peut faire l’économie de l’acceptation de son impuissance lorsque l’on a fait tout ce qui était en son pouvoir.
Parfois même pire, il n’y a absolument rien que l’on puisse faire.
Alors c’est le moment de se laisser aller à une forme de lâcher prise, non pas abandonner ou renoncer mais après avoir fait tout ce que l’on pouvait, s’il y avait quoique ce soit à faire, accepter ce qui est, et contre quoi on ne peut (plus) rien.
Vous ressentez de l’anxiété ?
Fixez toute votre attention sur un point en face de vous et scannez votre corps des pieds à la tête pour prendre conscience de vos sensations physiques, y compris les tensions éventuelles, sans chercher à les changer.
Lorsque c’est fait, amusez-vous à défocaliser votre regard pour tout voir en même temps sans bouger la tête, le regard devient plus « doux », moins aigu qu’en fixant intensément. C’est sans doute flou sur les bords, mais vous remarquez que vous voyez des couleurs et des formes loin sur les côtés. C’est la vision périphérique. Quand elle est stabilisée, scannez à nouveau votre corps en étant attentif ou attentive à ce qui a changé.
Alors ? Ressentez vous une forme de soulagement ?
Cette vision périphérique permet souvent de prendre un peu de distance par rapport à ses émotions et de laisser le corps se relâcher.
Vous pouvez aussi poser une main sur votre abdomen, et l’autre sur le thorax, et prêter attention aux mouvements de votre respiration, tout en gonflant le ventre sur les inspirations pour l’approfondir. Faites cela sur dix respirations. Occupez votre esprit à compter les respirations tout en étant très attentif aux sensations que cela vous procure. remarquez comme cela permet d'oublier tout le reste pendant quelques instants.
Bien sûr le mieux-être est parfois de courte durée car il faut mener un travail plus en profondeur pour changer les mécanismes à l'oeuvre.
L’anxiété est souvent acquise dans l’enfance au travers de l’éducation, des expériences vécues, c'est un système de défense et l’hypnothérapie permet d’une certaine manière de déprogrammer cette anxiété, pour aller vers des réactions plus appropriées pour une personne adulte. C’est un parcours qui mène la plupart du temps vers des changements positifs profonds et durables, avec au fil du temps des émotions vécues et traversées de moins en moins inconfortablement, et une vision de la vie qui change.
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