R., la petite trentaine a pris RV car m’explique-t-il, il ne comprend pas son comportement: dès que quelque chose est sur les rails dans sa vie, c’est comme si il avait peur de s’ennuyer, et il met tout ça en danger.
Côté affectif, il est en couple depuis plusieurs années et le fait d’envisager d’avoir un enfant avec sa compagne l’a poussé à s’inscrire sur un site de rencontres, sans pour autant avoir envie de rencontrer qui que ce soit, étonnamment, comme si une partie de lui avait peur de s’engager.
Il se dit impulsif et être parti pendant 2 ans à l’étranger sur un coup de tête.
Il a ainsi découvert d’autres cultures, s’est fait de nouveaux amis, etc.
Il a l’impression d’avoir un côté sauvage, impulsif, qui lui a convenu pendant un certain temps, mais qui ne lui convient plus aujourd’hui.
Côté professionnel, ça devient un peu trop rôdé, facile, et il se demande s’il ne devrait pas chercher ailleurs, et pourtant en y réfléchissant, il pense qu’il a encore de l’espace de développement dans son entreprise.
Et quand une soirée entre amis est un peu trop lisse à son goût, il n’hésite pas à faire un esclandre, même injustifié, histoire de mettre un peu d’animation.
Il ne comprend pas pourquoi il fait ça.
J’emmène R. dans tous ces paysages qui lui ont plu durant ses voyages, pour retrouver tous les plaisirs de ces découvertes, les couleurs, la lumière, les sonorités, les sensations, l’air de là-bas, et parfois même des détails dont peut-être il ne s’est pas souvenu depuis longtemps, tout ça comme s’il y était vraiment.
Et pendant ce temps, une autre partie de lui entame un dialogue avec le R. sauvage.
Ensemble ils échangent sur la mission de R. sauvage pour R. et trouvent d’autres solutions pour la conserver, mais d’une autre façon, plus appropriée pour la personne qu’est R. aujourd’hui.
Et là-bas, à l’endroit où R. est maintenant, au fur et à mesure de la balade, il y a un chemin qui se présente, un chemin sur lequel R. peut marcher à son rythme, au rythme exact auquel il veut marcher, il marche, il marche, il marche, et au bout du chemin, il y a un tournant et R. choisit exactement la manière dont il veut marcher et découvrir ce tournant du chemin, ce qu’il y a sur sa gauche, sur sa droite, il peut même regarder derrière lui, d’où il vient, regarder devant lui, où il va, et choisir exactement la manière dont il veut découvrir cette portion là du paysage et pendant qu’il fait cela, j’invite l’autre partie de lui qui a travaillé avec R. sauvage, à rêver à propos de tous les choix qu’on peut faire pour soi-même, toutes les possibilités de changement à l’intérieur, alors même que R. marche sur ce chemin de la façon exacte dont il a décidé de marcher.
Puis vient le moment de prendre le chemin du retour vers la vie habituelle.