Accompagner quelqu’un en deuil, que ce soit en tant que thérapeute, ami ou proche, soulève souvent des questions difficiles. On a tous envie de bien faire, mais on ne sait pas toujours comment.
Je parle souvent de ce livre qui m’a beaucoup marquée, La fin de la plainte de François Roustang.
Dedans, il pose une question qui pique un peu : pourquoi se plaint-on ? Est-ce que se plaindre nous aide à avancer, ou est-ce que ça nous enferme dans notre douleur ?
Roustang a une approche intéressante : pour lui, la plainte peut devenir une sorte de refuge, mais un refuge qui ne mène nulle part si on y reste coincé. C’est un peu comme s’accrocher à une bouée de sauvetage sans essayer de nager.
Pourtant, et c’est là que c’est subtil, il ne faut pas confondre ça avec l’idée de « passer vite à autre chose ». Megan Devine, dans son livre C’est OK que tu ne sois PAS OK, met en garde contre cette pression que la société nous met pour « tourner la page » à toute vitesse.
Ce qu’elle dit, et qui résonne tellement avec mon expérience en tant que thérapeute, c’est que le chagrin n’est pas un problème à résoudre, mais une expérience à vivre.