Souvent des personnes viennent en hypnothérapie avec la demande de cesser d’être aussi négatives. Elles me disent voir toujours le verre à moitié vide, et elles aimeraient voir le verre à moitié plein. Leur entourage s’en plaint et elles se sentent presque coupables de réagir de cette façon.
C’est quoi au fond être négatif ?
Quand on creuse un peu, se sentir négatif est souvent lié à des spéculations pessimistes sur l’avenir, la fameuse petite phrase qui commence par « et si….» et une émotion de peur qui surgit instantanément, voire une phobie dans certains cas. Le cerveau échafaude des scénarii tous pires les uns que les autres et la machine s’emballe. Le cœur commence à palpiter, la poitrine se serre, le ventre se noue, et j’en passe.
Ce sont parfois aussi des ruminations sur le passé avec des « j’aurais dû… » et une émotion de culpabilité qui tord les boyaux ou empêche de respirer.
En réalité si on ne voit que le verre à moitié vide, on se focalise sur ce qui ne va pas, ça prend tout l’espace dans le cerveau, on est en vision tunnel, avec des œillères qui empêchent de voir tout le reste qui va bien. C’est comme regarder un tout petit coin d’un tableau et ne voir que certaines formes et couleurs, ou n’observer que le haut du verre.
Si on ne voit que le verre à moitié plein, bah, ça s’appelle du déni, le monde des bisounours dans lequel il n’y a aucune souffrance, et où tout va bien tout le temps. On est coupé de la réalité, on ne s’y ajuste pas, et tôt ou tard il y a une sentence. C’est d’ailleurs un peu le piège de la pensée positive, qui, si elle est mal comprise amène à occulter le réel.
A un moment donné, on doit quand même agir pour obtenir quelque chose : « Aide-toi, et le ciel t’aidera » dit la fable de La Fontaine.
Pourquoi certains sont négatifs et d’autres positifs ?
Réagir positivement ou négativement aux événements, d’une certaine manière ça s’apprend, inconsciemment bien sûr, mais on vient aussi au monde avec un tempérament.
Si vous entendez toute votre enfance : « ça va être difficile », « j’ai peur que ça se passe mal », « fais attention sinon… » etc… vous intériorisez un certain modèle du monde, qui devient l’espace de tous les dangers, générant des peurs, voire des angoisses devant l’inconnu. Votre tempérament de base, s’il est intrépide va tenter d’équilibrer cela, et s’il est craintif au contraire le renforcer.
Si à contrario vous avez autour de vous l’exemple d’adultes enthousiastes à l’idée de faire une nouvelle expérience, le monde va plutôt ressembler à une multitude d’occasions de progresser, de découvrir, d’explorer, le tout assaisonné de sentiments d’excitation, de curiosité, de plaisir, de joie. Vous allez vous sentir encouragé à aller de l’avant au risque de vous tromper, en sachant que vous allez en tirer un enseignement.
Si vous êtes plutôt aventurier, vous allez développer votre côté explorateur, et si vous êtes plutôt peureux, cela va vous aider à sortir de votre zone de confort et aller vers l’inconnu sans trop angoisser.
Alors, comment se sortir de ce mécanisme de pensée ?
Pour une fois, le « en même temps » se montre intéressant :
« j’apprécie tout ce qui va bien dans ma vie, au passage, ça ne va pas de soi pour tout le monde de respirer librement et confortablement, de pouvoir marcher facilement, de voir, d’entendre, de ressentir le monde extérieur, de vivre dans un pays en paix, etc… », je vous laisse compléter la liste, et il serait dommage d’attendre un pépin de santé ou autre, pour réaliser que c’est un cadeau de pouvoir vivre sa vie avec des sens qui vont bien, dans un contexte favorable.
« Pour autant je vois aussi ce qui ne me convient pas, et j’identifie les actions en mon pouvoir pour changer les choses ; s’il n’y en a aucune, je lâche prise et j’accepte de vivre ce sentiment si désagréable d’impuissance, pour passer ensuite à autre chose.
Je concentre mon attention vers ce sur quoi je peux agir.
Le reste, je n’ai pas d’autre choix que de l’accepter ».
Autrement dit, je passe en vision périphérique, je vois l’ensemble du verre, ou l’ensemble du tableau et je sors du figement pour me focaliser sur ce que je peux faire, ce qui est en mon pouvoir.
Ça c’est le travail à faire en conscience, comme une rééducation quotidienne de son propre esprit pour peu à peu changer d’automatisme.
Vous pouvez aussi acheter un joli carnet et tous les soirs avant de vous coucher noter 3 jolis moments que vous avez vécus dans la journée ; Vous allez peu à peu prendre conscience de tout ce que vous vivez de positif au quotidien.
Enfin un travail d’hypnothérapie peut être très intéressant pour renforcer et faciliter les changements. Par définition, en hypnose on s’adresse aux parties de notre cerveau qui gèrent les automatismes, les réactions incontrôlées et souvent cet état de conscience particulier favorise des changements profonds et durables.
Conclusion
Apprenez à voir tout le verre, la moitié vide, la moitié pleine, les reflets de l’eau, les jeux de lumière à travers et tout le reste. Certains aspects vous plairont, d’autres moins, bienvenue dans la vie!